La Basilique Sainte-Sophie est sans doute le monument le plus réputé à Istanbul. Le mot Sainte Sophie provient du grec Hagia Sophia, qui représente la Sagesse. En Turquie, Sainte-Sophie est appelé Ayasofya. En effet, il s'agit d'une ancienne basilique chrétienne fondée à l'époque de Constantinople au VIème siècle.
A l'époque du sultan Mehmed II (XVème siècle), la Basilique Sainte-Sophie a été modifiée en mosquée. Don, elle n'est plus un lieu de culte depuis 1934, année où elle a été ordonnée comme musée.
La Basilique Sainte-Sophie est un symbole fort de la puissance de Byzance mais elle est aussi la parfaite image de l'art byzantin en raison de sa structure et de ses mosaïques
La Basilique Sainte-Sophie d'Istanbul : son histoire
Construit à parti des restes d'une église du IVe siècle, ce chef-d'œuvre est apparu au VIe siècle. Justinien règne alors sur l'Empire romain d'Orient et collabore, par ses constructions, au développement de l'art byzantin. Se trouvant au cœur de Constantinople, la Basilique Sainte-Sophie est sans doute la plus majestueuse de ses créations.
Dédiée en 537, moins de six ans après le début des travaux, la grandiose basilique est consacrée au Christ, « sagesse de Dieu » d'après la théologie orientale. Selon Jean-François Colosimo, un théologien orthodoxe, Constantinople est la nouvelle capitale du monde chrétien.
C'est au centre de Constantinople où siège le temple de la sagesse divine, qui noue la terre et le ciel. La Basilique Sainte-Sophie sera l'endroit du patriarcat orthodoxe et recevra le couronnement des empereurs byzantins.
Aujourd'hui, plus de 3 millions de touristes circulent chaque année sur les dalles en marbre du temple et les constatent sans lasses. Sous ses voûtes supérieures, de vastes médaillons noirs démontrent, sous forme de lettres d'or, Allah, Mohammed et les premiers califes de l'islam. Les mosaïques byzantines quant à eux, consistent à rappeler au visiteur les origines chrétiennes de l'édifice.
Le reste de la culture est bien celle d'une basilique. Il reste cependant quatre minarets qui encadrent son allure massive. Mais depuis 1934, la Basilique Sainte-Sophie n'est plus un endroit consacré pour la culte ni un lieu chrétien ou musulman.
Désormais, le temple est baptisé en un musée offert à l'humanité, par Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie sous l'égide du ministère turc de la Culture.
Selon des écrits de l'époque en 1204, les croisés arrivés d'Occident envahissent la basilique, tuent et violent même en son sein. Selon l'histoire, c'est par haine des orthodoxes, mais également par volonté de vandaliser les richesses du lieu.
La deuxième vie de la Basilique Sainte-Sophie a commencé en 1453. C'est après neuf mois de récif que Constantinople tombe aux mains des Turcs. Le même soir, le sultan Mehmet vient prier à la Basilique Sainte-Sophie, qui désormais dédiée au culte musulman. Le patriarcat grec orthodoxe est expulsé, et le monument est nominé « Aya Sofya ».
Dans un premier temps, l'intérieur n'est pas entièrement transformé. On a conservé le passé d'église, pour signaler à quel point sa prise renferme une victoire pour les Turcs. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, sous la naissance des religieux, que toutes les mosaïques chrétiennes sont vêtues de plâtre.
Au cours des siècles, la Basilique Sainte-Sophie deviendra un point de ressources et de modèles pour l'ouvrage des autres mosquées d'Istanbul, avant de devenir un musée en 1934.
Pourquoi la Basilique Sainte-Sophie est un monument d'exception ?
La Basilique Sainte-Sophie est conçue pour être une construction unique tout au long de son histoire. Avec ses dimensions : 55 mètres de hauteur et 30 mètres de diamètre, sa voûte exista pendant mille ans, jusqu'à la construction de la Basilique Saint-Pierre à Rome, qui est la plus grande du monde.
L'ensemble d'exploits est né de la science d'architectes et du labeur de plus de 10 000 ouvriers. D'après Jean-François Colosimo, les constructeurs ont réalisé un monument qui sort du sol pour atteindre le ciel, et qui symbolise le monde sous la voûte céleste.
C'est chef d'œuvre massif mais qui laisse la lumière du soleil entrer dans chaque recoin. C'est un lieu de révélation, , une image du cosmos embelli par l'incarnation du Christ.
L'édifice a par ailleurs subi des dizaines de tremblements de terre venant fréquemment secouer la capitale turque. D'ailleurs, ces séismes ont bien engendré des fissures et même plusieurs effondrements de la coupole. Toutefois, la basilique est toujours sur ses pieds depuis le milieu du VIe siècle. Mais quel secret renferme la Basilique Sainte-Sophie ? Pourtant, le monument n'est pas d'une solidité absolue.
Par leur souplesse, les matériaux redressent les tensions provoquées par les séismes, qui pèsent sur l'édifice et qui risquaient, par le diviser en deux. Certes, l'état actuel de la structure est plus ou moins endommagé.
Depuis des années, elle est en rénovation permanente, d'après l'observation de Sébastien de Courtois, écrivain et historien des chrétiens d'Orient. Il refuse néanmoins d'abandonner au défaitisme de certains quant à l'imminence d'un écroulement… Dans tous les cas, l'édifice reste sous surveillance. En effet, des détecteurs sismiques y ont été installés en 1991.
La Basilique Sainte-Sophie peut-elle redevenir une mosquée ?
Pendant le ramadan et pendant ces deux dernières années, des prières et récitations du Coran ont été organisées au sein de l'édifice. On constatait des épisodes qui ne manquent pas d'éveiller l'émoi et le ressentiment de la communauté internationale, notamment de la Conférence des Églises européennes regroupant 125 Églises d'Europe (KEK). En outre, deux églises-musées aussi désignées Sainte-Sophie, ont été baptisées comme mosquée en 2011.
Refaire de la Basilique Sainte-Sophie d'Istanbul un lieu de culte musulman est une réclamation répétitive des milieux islamistes turcs depuis une quinzaine d'années et, actuellement, du pouvoir turc lui-même. L'argument le plus souvent allégué est l'insuffisance de valeur juridique du décret de 1934 qui a fait de ce monument un musée. Effectivement, il n'aurait jamais été publié au Journal officiel et la signature d'Atatürk serait inexacte.
Par ailleurs, en début des années 1950, le gouvernement traditionaliste d'Adnan Menderes a fait attacher, sur les bouts des piliers de la nef, de grands panneaux circulaires constituants des calligraphies arabes, alors qu'Atatürk les avait fait enlever.
Jean-François Colosimo ne revendique pas que le président Erdogan atteigne cette entreprise. Il pense que ce serait une manière de régler ses comptes avec Atatürk et sa laïcité, mais aussi avec les Grecs, qui se sont opposés aux Turcs pendant toute l'histoire (or Sainte-Sophie est un monument grec byzantin, NDLR), avec le christianisme, et avec l'Occident.
Erdogan avait montré ce qu'il voulait et il n'hésitait plus à imposer la religion partout. Néanmoins, une chose pourrait l'en dissuader, confirme le spécialiste : le reproche de Vladimir Poutine, protecteur autoproclamé de l'orthodoxie, dont la Basilique Sainte-Sophie demeure un symbole historique.
De nombreuses scènes bibliques seront demeurées cachées derrière leur protection pendant 480 ans, pour revoir le jour en 1934 à la transformation de la mosquée en musée, qui a été décidé par le président Atatürk. Pour la plupart, les scènes bibliques sont bien conservées et ornent les murs de la Basilique d'aujourd'hui, et se mêlent incroyablement aux symboles islamiques de l'ancienne mosquée.
Basilique Sainte-Sophie : sa construction
La construction de Sainte-Sophie a commencé en 532. Sa mise en œuvre a été suivie par les architectes Isidore de Milet et Anthemios de Tralles, suite à la demande de l'empereur Justinien. Elle est constituée d'une coupole dominante de 56,70 mètres de hauteur et 30/31 mètres de diamètre. Celle-ci est posée sur un plan carré avec l'aide de quatre pendentifs. Les travaux ont été entamés sur le site d'un ancien temple grec.
Côté matériaux, le temple est encore une fois exceptionnel. Les matériaux employés pour l'édifice ont une origine variée : carrière provenant de Grèce, anciennes pierres de cités grecques.
Selon une petite anecdote, on avait utilisé des piliers du temple d'Artémis (une des 7 merveilles du monde antique) pour l'acheminement de la Basilique Sainte-Sophie. Ces piliers ont été ramenés de la ville d'Éphèse, qui se trouve actuellement en Turquie.
Selon les statistiques, les travaux de construction ont duré pendant 5 ans et que plus de 10 000 ouvriers ont contribué lors de la construction de la Basilique Sainte-Sophie. Il s'agit d'un exemple phare du savoir-faire et de l'architecture byzantine.
Les colonnes de la Basilique Sainte-Sophie sont construites à partir de granites et marbres. La plus grande de ces colonnes est évaluée à 70 tonnes. Sa coupole, ses mosaïques ou ses piliers restent de nos jours une référence en termes d'art byzantin.
A son époque, Sainte-Sophie était la plus grande basilique au Monde. Elle le restera d'ailleurs jusqu'à la construction de la cathédrale de Séville. L'architecture de la Basilique Sainte-Sophie dispose d'une grande influence sur l'architecture orthodoxe orientale, mais également sur l'architecture des églises catholiques ou de certaines mosquées.
La Basilique Sainte-Sophie aujourd'hui
La Basilique Sainte-Sophie n'est plus un lieu de culte. Elle est officiellement nommée "musée". A Istanbul, les lieux de culte que l'on utilise plus sont actuellement appelés musée. C'est le cas pour la Basilique Sainte-Sophie, mais également pour quelques églises d'Istanbul.
C'est le monument symbolique d'Istanbul et à travers l'histoire de la Basilique Sainte Sophie, on comprend mieux l'histoire de Byzance, Constantinople et Istanbul. Elle a également été sélectionné dans laliste finale pour l'élection des 7 nouvelles merveilles du monde en 2007.
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