Les 7 merveilles du monde regroupent les plus beaux monuments du monde, au IIIe siècle av. J.-C.. Ils se particularisent par leur splendeur, mais également par leur proportion démesurée.
Selon les sources, c’est Philon de Byzance qui a décrit de façon succincte dans un document de 7 pages ces monuments. Le manuscrit a été recopié plusieurs fois entre le IIIe siècle et le Xe siècle.
L’une des copies se trouve actuellement dans une bibliothèque universitaire allemande après être passée dans les mains du Vatican puis des Français au fil des siècles.
Les documents qui servent de référence aux 7 merveilles du monde antique
La liste des merveilles du monde antique est composée de 7 monuments, à savoir la pyramide de Gizeh, les jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus, le >Temple d'Artémis, le mausolée d’Halicarnasse, la statue d’Hélios plus connue sous le nom de Colosse de Rhodes puis la tour-fanal de Pharaos ou Phare d’Alexandrie. D’où vient la liste ? Les chercheurs l’attribuent aux grands voyageurs antiques, aux historiens et aux poètes dont certains noms ont été retenus.
Le document de Philon de Byzance
Selon les archives, la liste des 7 merveilles du monde proviendrait de Philon, l’auteur d’un document aujourd’hui appelé « Palatinus 398 » sur lequel les chercheurs se sont basés pour reproduire les textes ayant servi de base pour la connaissance des 7 merveilles du monde.
Philon de Byzance qui a vécu entre le IIIe et IIe av. J.-C. aurait écrit le Platinius 398 en punique, une langue antique qui n’est plus utilisée. Ce document a été trouvé dans le monastère du mont Athos, au XIVe siècle. Sa présence est attestée dans ce même lieu depuis le Xe siècle.
Ensuite, il a été récupéré, mis en lieu sûr puis abandonné pendant la guerre des religions. Après, il a été transféré au Vatican avant d’être récupéré par les Français pendant la période révolutionnaire où ils ont vaincu les troupes du Saint-Siège. Sous le règne de Napoléon, le document a été réclamé par le Vatican.
Aujourd’hui, ce précieux manuscrit se trouve à la bibliothèque de l’Université d’Heidelberg, en Allemagne. Il est possible de voir la version numérisée du Palatinus 398 sur le site de cette université allemande.
Constitué de 8 feuillets, le Palatinus 398 était intitulé Péri tôn hépta théamatôn, littéralement traduit « À propos des Septs Merveilles du Monde. Ce document ne donne pas des descriptions précises des monuments listés dans les 7 merveilles du monde.
Le premier feuillet introduit ce que sont les 7 merveilles du monde et liste les 7 monuments. Les autres feuillets décrits chacun des monuments de façon assez simple, sans détails et sans chiffres.
Cependant, le dernier feuillet qui devait parler du Mausolée d’Halicarnasse a disparu. Le document ne parle pas non plus du Phare d’Alexandrie, étant donné que ce dernier est considéré comme le plus jeune des 7 merveilles du monde en termes d’années de construction. À sa place, Philon de Byzance parle des remparts de Babylone.
Il est important de souligner que Philon de Byzance est un homme qui n’a pas voyagé. Le Palatinus 398 est donc une compilation de textes anciens, une réécriture des récits des voyageurs qu'il a côtoyés. C’est ce qui explique le style emphatique dans lequel les textes ont été écrits.
Les livres de Strabon
Il s’agit d’un historien et géographe grec qui a beaucoup voyagé durant son existence : entre le Ier siècle av.J-C et le Ier siècle ap.J-C. Il donne une vision d’ensemble des civilisations de l’Antiquité qu’il a transmis dans ses deux livres intitulées respectivement « Histoire » et « Géographie ».
Il a entre autres voyagé en Égypte, Italie, Rome, Brindes et Populonium. Il a également visité l’Europe occidentale, en Aquitaine puis en Bretagne.
Lorsqu’il est revenu dans sa ville natale Amassée, en Grèce, après ses périples, Strabon rédige ses livres puis participe à la rédaction de la liste des 7 merveilles du monde. L’historien géographe décrit entre autres les remparts de Babylone qui ne font pas partie de la liste canonique des 7 merveilles du monde. C’est dans le livre « Géographie » que Strabon évoque les 7 merveilles du monde.
Dans ses écrits, il décrit les restes du Colosse de Rhodes après son écroulement. Pour le Phare d’Alexandrie, il décrit uniquement le port qui est situé derrière l’île de Pharos. Ce sont les pyramides d’Égypte que Strabon décrit le mieux, avec quelques détails : forme, dimensions, nombres, matériau de construction, etc. Par contre, il ne fait qu’une très brève description du tombeau du roi Mausole.
Callimaque de Cyrène
Il s’agit d’un poète et polygraphe grec qui a vécu à la fin du IIIe siècle av.J-C et dont les œuvres ont occupé une importante place à la bibliothèque d’Alexandrie.
Dans ses œuvres, il parlait des 7 merveilles du monde. Ses écrits évoquaient entre autres les monuments reliés à Zeus ainsi que le Colosse de Rhodes.
Parmi les recueils de Callimaque de Cyrène, les chercheurs ont aussi retrouvé les textes parlant de la « Collection des merveilles sur toute la terre », dans laquelle les monuments des 7 merveilles du monde auraient pu figurer.
Les peintures de Maarten Van Heemskerck
Maarten Van Heemskerck est un peintre d’origine hollandaise, né en 1498 et mort en 1594. En 1572, il a produit une série de peintures mettant en évidence les 7 merveilles du monde. Ses œuvres se distinguent par la qualité des traits et l’assurance dont il fait preuve pour la valorisation des personnages. Certaines des gravures montrent les personnages qui s’attèlent à la construction des monuments.
Les œuvres de Maarten Van Heemskerck montrent une facette des monuments loin des réalités dont les chercheurs se font aujourd’hui des 7 merveilles du monde.
La pyramide de Gizeh intègre une pointe très affutée par rapport à ce qu’on voit actuellement, le Colosse de Rhodes paraît bien plus grand et n’enjambe pas le port de l’île de Rhodes, le Phare d’Alexandrie ne forme que 3 blocs de formes différentes, le mausolée d’Halicarnasse avait une forme monobloc et enfin la statue de Zeus se rapproche très bien de l’imagerie populaire, même s’il paraît un peu plus grand sur l’œuvre de Maarten Van Heemskerck. Cependant, les chercheurs supposent que le peintre avait eu accès à des documents de base pour la reproduction des jardins suspendus de Babylone étant donné que c’est l’une des œuvres où ces jardins sont les mieux représentés.
D’autres sources sur les 7 merveilles du monde
Un papyrus retrouvé au IIe siècle av. J-C. dans la ville de Fayoum au sud-ouest du Caire parle des Pyramides, mais également du tombeau d’Halicarnasse.
On retrouve également l’historien Diodore de Sicile, un historien grec du Ier siècle av. J.-C., qui parle des pyramides d’Égypte et de la ville de Babylone en se basant sur les récits d’Hérodote. Il écrit alors quelques lignes sur les présumés jardins suspendus de Babylone.
Quinte-Curce est également l’un des historiens qui ont décrit les fameux jardins de la cité antique de la Mésopotamie. Ses écrits, avec ceux de Diodore, constituent les documents les plus importants sur les jardins suspendus de Babylone.
Il y a aussi Pline l’Ancien, un historien ayant vécu au Ier siècle qui décrit dans son ouvrage parlant des pierres 5 des 7 ouvrages canoniques. Les jardins de Babylone et le Colosse de Rhodes n’en font pas partie.
Enfin, il y a Pausanias, un géographe grec du IIe siècle qui n’évoque que les monuments des 7 merveilles du monde présents sur la Grèce continentale. Toutefois, ses écrits sont très instructifs.
Où sont exactement placées les 7 merveilles du monde ?
C’est après le règne d’Alexandre le Grand que la liste canonique des 7 merveilles du monde est sortie pour la première fois. Il s’agit en fait de la liste définitive des 7 merveilles du monde antique qui ont été sélectionnées selon plusieurs critères : la taille du monument, sa beauté, sa valeur pour la civilisation qui l’a construite.
Pendant la période de l’Antiquité, le monde était limité au pourtour des côtes méditerranéennes et à l’Asie Mineure. Aussi, les 7 merveilles du monde sont localisées sur trois zones géographiques : en Grèce jusqu’en Turquie, en Égypte puis en Irak.
Mais la question est : pourquoi la majeure partie de ces monuments sont concentrés en Grèce et les États conquis sous le règne d’Alexandre le Grand ? La réponse paraît simple : c’est durant la période de l’empire grec que la liste a été établie et il était normal que les Grecs se sont attribué les plus belles prouesses en termes de construction en nominant plusieurs monuments présents sur leur territoire et laissant aux autres le minimum.
La statue de Zeus était érigée au cœur de l’empire grec, sur la presqu’île de Péloponnèse, à quelques encablures de la mer Ionienne.
Le temple d’Artemis se trouvait à l’est de la ville de Selcuk, en Turquie, dont les côtes étaient colonisées sous l’empire grec.
Le mausolée d’Halicarnasse se trouve également sur le littoral turc, dans la ville de Bodrum.
Le Colosse de Rhodes quant à lui se trouvait sur l’île grecque de Rhodes, sur la ville de Rhodes, en face de la Turquie.
Enfin, il y a le Phare d’Alexandrie qui était construit sur l’île de Pharos, près de la ville d’Alexandrie, la célèbre ville fondée par Alexandre le Grand.
Seuls 2 monuments faisant partie des 7 merveilles du monde n’appartiennent pas à l’empire grec : les jardins suspendus de Babylone puis la pyramide de Khéops. Cette dernière se trouve en Égypte, plus précisément à l’ouest du Caire. Les jardins suspendus de Babylone se trouvaient bien évidemment dans la cette cité antique de la Mésopotamie, en Irak.
L’emplacement de la plupart de ces monuments sur les côtes laisse présager que la liste des 7 merveilles du monde aurait pu être constitué à partie des récits des érudits ayant grandement voyagé et dont la grandeur ont laissé chez eux une forte impression.
Les mystères qui planent autour des 7 merveilles du monde
Impressionnante par sa taille et considérée comme l’un des plus grands monuments au monde, la pyramide de Khéops témoigne de la prouesse et du génie humain dès la période antique.
Jusqu’à aujourd’hui, les mystères planent encore autour de cet immense complexe funéraire en Égypte faisant partie des 7 merveilles du monde.
En effet, les scientifiques n’ont pas encore percé les secrets de sa construction.
La grande question est : comment les Égyptiens ont-ils fait pour monter les blocs de pierre, dont l’un peut peser jusqu’à 2,5 tonnes.
Nombreuses sont les hypothèses, mais la véracité d’aucune d’entre elles n’a pu être prouvée.
Il en est de même pour les jardins suspendus de Babylone qui étonnent les chercheurs avec le système d’irrigation et de fontaines déjà mis en place à cette époque.
Toutefois, il ne reste plus aujourd’hui que les fondations du palais de Babylone.
Cependant, à part les remparts ayant supporté les présumés jardins, rien ne porte à croire qu’ils auraient pu exister.
Certains chercheurs ont donc supposé que les jardins auraient pu se trouver à Ninive, en Syrie et non à Babylone.
Il est également impossible de parler avec précision des mesures exactes de certains monuments des 7 merveilles du monde.
Par exemple, Strabon décrit le Phare d’Alexandrie comme « haut » tandis que Jules César évoque le monument comme « très élevé ».
Si pour les chroniqueurs arabes de Massoudi, la hauteur du phare est de 102 m, pour les Arabes d’Ibn Joubère l’estime à 225 m
Pausanias décrivait avec minutie les merveilles antiques grecques, mais il n’a jamais évoqué les mesures de la statue de Zeus. De même, le Colosse de Rhodes a été décrit dans différentes positions. Aussi il n’est pas certain que cette statue gigantesque enjambait le port de Rhodes.
Enfin, pourquoi les monuments sont au nombre de 7 ?
C’est une question qui suscite la curiosité de bons nombres de cultivores, mais également des simples voyageurs.
Pendant l’Antiquité, le chiffre 7 occupait une place importante dans les croyances populaires. Par exemple, on ne connaissait que 7 planètes en Babylone et le cycle de la lune était divisé en 7 phases.
Il est donc naturel si les Hommes ont regroupé les réalisations architecturales les plus remarquables à cette période en désignant 7 monuments.
La liste des 7 merveilles du monde antique
- Pyramide de Khéops en Egypte
- Mausolée d'Halicarnasse en Turquie
- Jardins suspendus de Babylone en Irak
- Colosse de Rhodes en Grèce
- Temple d'Artémis à Ephèse en Turquie
- Statue chryséléphantine de Zeus à Olympie en Grèce
- Phare d'Alexandrie en Egypte