Chutes du Niagara

Les chutes du Niagara ou chutes Niagara, forment l’ensemble de trois chutes : le fer à cheval ou chutes canadiennes, les chutes américaines et le voile de la mariée. Elles se situent sur la rivière Niagara à l’est de l’Amérique du Nord, à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, reliant le lac Erié au lac Ontario.

Les chutes du Niagara ne sont pas particulièrement hautes mais elles sont larges, ayant un débit plus de 2800 m³/s. Elles sont parmi les chutes les plus connues dans le monde et les plus puissantes de l’Amérique du Nord.

Outre leur beauté les chutes du Niagara servent également d’immense source d’énergie hydroélectrique. La préservation de ces chutes s’avère être un véritable défi écologique.

1. La formation des chutes du Niagara
2. La description des chutes du Nigara
3. Pourquoi l'eau des chutes du Nigara est-elle verte ?
4. La préservation des chutes du Niagara

La formation des chutes du Niagara

Il y a 30000 à 50000 ans environ, lors de la période glaciaire du Wisconsin, suivi par la déglaciation, les Grands Lacs nord américains, la rivière ainsi que les chutes du Niagara sont apparus.

Un énorme glacier continental couvrait cette région durant cette époque, il a broyé et emmené les sols et roches sur son parcours, lorsqu’il fluait depuis le territoire canadien oriental vers le sud. Par conséquent des vallées ont été creusées, ainsi que les emplacements des futurs lacs.

Les cours d’eau ont tracé un chemin vers le nord ouest, durant la fonte de l’inlandsis, et ont incisé de nouveaux lits. Les flots qui proviennent des Grands Lacs au dessus ont formé la rivière Niagara actuelle.

En raison du remblaiement de son ancienne vallée, la rivière a du emprunter un nouvel exutoire, qui passe par un escarpement de regard nord, et qu’il a érodé en gorges. En effet cet escarpement s’agit d’un front de cuesta, dû à la résistance de la formation géologique du Lockport et à un pendage monochinal vers le sud.

Les roches marines forment la partie inférieure de l’escarpement, des roches antérieures de la dernière période glaciaire, ainsi, l’érosion de la rivière Niagara l’a soumise. Les gorges des chutes du Niagara émergent trois principales formations géologiques.

L’érosion du Lockport se faisait plus lentement par rapport à celle des roches en dessous, qui sont beaucoup plus tendres. La rivière récemment établie, fut la rencontre de la résistante formation du Lockport. Une formation, constituée de calcaire et de dolomite ayant une couche très dure et très dense.

La formation de Rochester des chutes du Niagara, apparaît dur les deux tiers de l’escarpement. C’est une couche avec un pendage plus fort, mais beaucoup plus friable et tendre. Elle se compose de marne principalement, de couches fines de pierre calcaire l’entrecoupent, et elle contient également plusieurs fossiles. L’érosion de cette couche se faisait plus rapidement, la rivière a creusé les chutes en contournant l’éminence rocheuse dure.

La formation de Queenston se situe dans la vallée inférieure, noyée sous la rivière. Elle est constituée par des grès fins et des schistes. D’une ancienne mer sont nées les trois formations, et leur différence en physionomie, est du au changement de conditions de cette ancienne mer.

Les chutes du Niagara se situaient à l’origine auprès de l’emplacement actuel du site de Lewiston (Etat de New York et Queenston en Ontario). Mais les chutes d’eau ont reculé de quelques kilomètres face à l’érosion de ces crêtes.

Goat Island a divisé le courant de la rivière Niagara, juste au dessus de l’emplacement actuel des chutes du Niagara, ce qui a séparé le Bridal Veil à l’est des chutes américaines, et Fer à Cheval à l’ouest.

Grâce à des nouvelles technologies, on a pu ralentir dernièrement l’érosion et la récession des chutes, mais il est fort probable que les chutes reculeront assez loin de façon à assécher la majorité du lac Erié, avec un fond plus profond que la hauteur des chutes. Actuellement les ingénieurs font tout leur possible pour diminuer le taux d’érosion, dans le but de retarder le plus longtemps possible cet événement.

Description des chutes du Nigara

Les chutes du Niagara tombent de 52 mètres d’hauteur. Pour les chutes américaines on ne peut voir que 21 mètres de hauteur, avant que ses eaux n’arrivent sur un tas de roches brisées, qui proviennent d’un rocher tombé en 1954. En ce qui concerne les chutes canadiennes elles sont plus larges et atteignent une longueur de 792 mètres.

Le débit des chutes du Niagara peut s’élever jusqu’à 5720 m³/s lors de la haute saison. Pour servir de production hydroélectrique pendant l’été, il y a une déviation maximale de l’eau, ce qui entraîne une baisse du débit à 2832 m³/s. Et lorsque l’on dévie la majeure partie de l’eau à des fins hydroélectriques, ce débit est divisé en deux pendant la nuit.

Pourquoi l'eau des chutes du Nigara est-elle verte ?

En raison du pouvoir érosif de l’eau, la rivière Niagara est d’une surprenante couleur verte.

Chaque minute les chutes du Niagara balaient environ 60 tonnes de minéraux dissous. La couleur verte de l’eau est le fruit des sels dissous et de la farine de roche.

Cette dernière est en effet, finement broyée, et principalement prélevée du lit de calcaire, mais aussi, des grès sous le calcaire des chutes, ainsi que des schistes.

Préservation des chutes du Niagara

Les terres des deux côtés des chutes du Niagara étaient des propriétés privées avant que les européens s’y installent. Les chutes du Niagara sont devenues une célèbre destination touristique dans les années 1870. Le site accueillait un quart de million de visiteurs chaque année. Aux abords des chutes se développaient des pratiques commerciales sans contrôle. Cela accablait les touristes, d’autant plus qu’ils devaient payer d’exorbitantes commissions pour y accéder.

Suite à la formation du mouvement Free Niagara pour la préservation des chutes du Niagara, le gouverneur général du Canada, lord Dufferin, a suggéré de créer un parc public international autour des chutes sous la responsabilité des bons gardiens, afin de préserver le décor des chutes du Niagara.

Les deux rives canadienne et américaine ont développé séparément leurs parcs, bien que la suggestion du gouverneur concernait un parc international.

L’Etat de New York achetait aux entrepreneurs les terres en 1885, afin de constituer la Niagara Falls State Park.

La province de l’Ontario a créé de son côté la Commission des parcs du Niagara. Elle réussit à acquérir des terrains situés le long de la rivière Niagara. Cette Commission a ainsi constitué le parc de la Reine Victoria aux chutes du Niagara.

Ce parc recevait en mai 1888 ses premiers visiteurs et l’accès y est entièrement gratuit. Il est gouverné par la Commission et s’étendait au début sur 62,2 ha. Ensuite il est devenu un parc très réputé, longeant la totalité de la rivière Niagara (1720 ha), du lac Erié au lac Ontario.

Des jardins botaniques, d’importants lieux historiques, des aires récréatives ainsi qu’une école d’horticulture le constituent. Les opérations menées par ces deux organismes, visant à restreindre le développement des chutes du Niagara et de la rivière Niagara ont connu un succès.

Mais du à l’érosion les chutes du Niagara reculent de 0,6 à 3 mètres par an, vers le sud. Aujourdh'hui elles se trouvent à 11 kilomètres de leur emplacement d’origine.

Le détournement de quantités d’eau croissantes de la rivière pour les centrales hydroélectriques au Canada et aux Etats-Unis, a permis à ralentir ce processus. Dans le but de préserver les chutes du Niagara ces deux pays sont parvenus à un accord sur un plan d’action en janvier 1929. Ils ont signé un traité en 1950 concernant la dérivation d’eau du Niagara.

A part le détournement d’eau pour les centrales hydroélectriques, des vannes souterraines ainsi que des renforcements mécaniques au sommet des chutes du Niagara, ont été établis afin de rediriger les courants dévastateurs.

En juin 1969 un barrage temporaire, fait à partir de pierre et de terre, a été construit. Pendant des mois ce barrage a permis à détourner complètement le cours d’eau, des chutes du Niagara côté américain. Par conséquent ces chutes se sont arrêtées.

Les ingénieurs de l’United States Army ont réussi à combler mécaniquement les fissures causant l’accélération du retrait des chutes américaines. Pendant ce temps les chutes du Niagara côté Canada recevaient le débit supplémentaire.

En 1954, faute de budget, le projet d’enlever une quantité importante d’alluvions a été délaissé. Le barrage temporaire a été dynamité en novembre 1969, ce qui redonnait aux chutes américaines leur débit.

L’île Luna Niagara qui se situe entre la chute principale et la chute du Voile de la mariée, risque de s’effondrer à tout moment dans la rivière Niagara. De ce fait elle est restée interdite au public.

En raison des grands bâtiments récemment construits (des hôtels pour la plupart), sur le côté canadien des chutes du Niagara, la direction des vents au dessus de ces dernières change.

Avec des modèles réduits, des étudiants ont démontré que l’air qui passe au dessus des nouveaux hôtels, emmène la poussière vers le sud des bâtiments. De là elle tombe sous les chutes du Niagara, dans les rigoles, et se mélangent avec les tourbillons d’air humide. Par conséquent le brouillard venant des chutes du Niagara trouble les points de vue du côté canadien. Cela s’avère être un problème difficile à résoudre.