Emblème de la ville de Marseille en France, la basilique Notre-Dame-de-la-Garde ou la Bonne Mère, s’implante au sommet d’une colline, un emplacement qui lui permet de dominer la mer méditerranée et la ville.
Elle a été construite dans un style romano-byzantin par Henri Espérandieu (architecte protestant), et a été consacrée le 5 juin 1864.
La basilique Notre-Dame-de-la-Garde a remplacé une chapelle qui portait le même nom qu’elle, bâtie en 1214 et reconstruite au XVéme siècle. En 1536 le roi François Ier a fait construire un fort pour se défendre contre le siège de Charles Quint, et c’est sur ces bases que la basilique a été bâtie.
On peut distinguer deux parties dans la Bonne Mère, la première est une crypte d’un style romain creusée dans le roc. La deuxième est une église qui se trouve au-dessus, et bâtie dans un style romano-byzantin dans un décor en mosaïques.
1. Une chapelle au XIIIème siècle
2. La basilique Notre-Dame-de-la-Garde au XVIe siècle
3. L’époque révolutionnaire
4. Joseph-Elie Escaramagne, l’homme providentiel
5. La renaissance du sanctuaire
6. Construction de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde actuelle
7. L’architecture de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde
8. La restauration du XXIè siècle
9. La statue de Notre-Dame-de-la-Garde
Basilique Notre-Dame-de-la-Garde, une chapelle au XIIIème siècle
La basique Notre-Dame-de-la-Garde se distingue surtout par son panorama, elle offre une vue d’ensemble sur Marseille, au nord on peut y la Nerthe, la Sainte-Baume et le Garbalan à l’est, au sud c’est Carpiagne, Marseilleveyre et même le Mont Ventoux, quand il fait beau, et à l’ouest on a une vue sur la mer, bordée par des collines.
A partir de 1905 jusqu’à 1946, la colline sur laquelle est bâtie la basique Notre-Dame-de-la-Garde, a fait objet d’une exploitation de carrière. Par la suite, on a pu constater qu’un volume de 80 0000 m³ a été extrait de cette carrière. En conséquence, la colline qui s’est allongée du sud jusqu’au quartier de Gratte-Semelle, a subi une grande entaille, cela a surtout affecté la rue du Bois-sacré puisqu’elle a été ouverte.
Actuellement il y a une surveillance importante pour cette falaise artificielle, afin d’éviter les éboulements. Des visites y sont effectuées régulièrement ainsi que des purges préventives.
Pendant l’époque de la navigation, la colline sur laquelle est située l'actuelle basique Notre-Dame-de-la-Garde, était un point d’observation grâce à son élévation et le fait qu’elle est en bordure de rivage. On peut estimer qu’elle servait de tour de guet et de poste de vigie depuis longtemps. Charles II d’Anjou voulait avoir des signaux le long des côtes méditerranéennes provençales, il en a donné l’ordre en 1302, et la colline de la basique Notre-Dame-de-la-Garde figure parmi ces points désignés.
Basilique Notre-Dame-de-la-Garde au XVIe siècle
L’histoire de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde a été marquée par des visites royales. En janvier 1516, lorsque François Ier y a rendu visite, il a constaté que la ville de Marseille n’est pas bien défendue, c’est pourquoi il y a fait construire deux forts, l’un au sommet de la Garde et l’autre sur l’île d’If.
Hubert de Garde de Vins, chef de la ligue de Provence a voulu s ‘emparer de la ville marseillaise en 1585, et il s ‘est allié avec le second consul de Marseille Louis de La Motte Dariès. Ce dernier occupe le fort de la Garde la nuit du 9 avril 1585, puisque c'est par ce fort que Marseille peut être pris sous le feu de canon. Mais il n’a pas réussi et a été exécuté avec son complice Boniface.
Ensuite Charles Emmanuel le duc de Savoie voulait s’emparer à son tour l’abbaye de Saint-Victor, c’est en effet un bâtiment fortifié qui se trouve près du port. Il a alors chargé le gouverneur de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, Pierre Bon le baron de Méolhon, de conquérir l’abbaye. Le 16 novembre 1591 il s’est emparé de l’abbaye. Mais les partisans du premier consul de Marseille, Charles de Casaulx, l’ont vite reprise.
Ce dernier voulait devenir maître du fort de la Garde en 1594. Pour ce faire, il a engagé deux prêtres, Cabot et Trabuc, leur rôle était de célébrer la messe dans la chapelle de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde. Trabuc assassine le capitaine du fort à l’aide d’une cuirasse qu’il porte sous sa soutane. Charles de Casauxl prenait alors possession du fort et a nommé son fils gouverneur.
La dernière visite royale s’est effectuée le 9 novembre 1622 par Louis XIII, et c’était Antoine de Boyer, le gouverneur du fort, qui l’a reçu. Ce dernier est mort en 1642 et a été remplacé par Georges de Scudéry, qui n’a pris son poste que le mois de décembre de l’année 1644, et il a été accompagné par sa sœur Madeleine de Scudéry. Mais peu de temps après, il a confié la garde du fort de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde au sergent Nicolas, il préférait habiter dans un quartier aristocratique de cette époque du côté de la place de Lenche.
C’est l’affaire de Caze qui a marqué le gouvernement de Scudéry en 1650. Le comte d’Alais, gouverneur de Provence s’opposait au parlement de Provence pendant la fronde, et il voulait réprimer la révolte marseillaise. Le premier août 1650 il soudoyait le sergent Nicolas et fait installer David Caze (un de ses partisans) au fort de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde parce qu'il était persuadé que le fort de la Bonne Mère avait une position désirable.
Ainsi son but était d’appuyer une attaque qui aurait pu avoir lieu avec des galères venant de la ville de Toulon, une ville lui vouait fidélité. Mais les consuls marseillais apprenaient cette menace et agissaient. David Caze a dû quitter le fort de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde.
Basilique Notre-Dame-de-la-Garde au XVIIIe siècle
Lorsque Vauban a succédé le constructeur du fort Saint-Nicolas, il voulait encore renforcer la défense de Marseille, et il en a trouvé une possibilité. Il a présenté alors un projet d’une grande envergure le 11 avril 1701, cela concernait la construction d’une vaste enceinte, pouvant relier les forts de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde et du Saint-Nicolas, et atteindre la plaine Saint-Michel, pour aboutir enfin au quai d’Arenc. Mais ce projet n’a finalement pas abouti.
L’époque révolutionnaire
Des patriotes ont envahi le fort de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde en avril 1790. Ils sont venus à la chapelle en prenant le prétexte s’assister à une messe, mais ils ont franchi le pont-levis. Le jour de la fête-Dieu le 7 juin 1792, des manifestants ont troublé la procession qu’on avait organisée ce jour là. La statue de la vierge a été entourée par une écharpe tricolore, et la tête de l’enfant Jésus, couvert par un bonnet phrygien, tout cela se passait vers le chemin de retour au sanctuaire.
Le 23 novembre 1793 on a désaffecté les édifices, et le culte n’y avait plus lieu. Un inventaire a été réalisé en mars 1794, après cela la statue en argent de la Vierge à l’Ostensoir, a été expédiée à l’hôtel des Monnaies de Marseille afin d’y être fondue. Et pour les objets de valeur, de culte, les tableaux et la centaine d’ex-votos, ils ont tous été répartis et vendus aux enchères.
La Bonne Mère a aussi servi de prison pour des princes autrefois. En effet le duc d’Orléans, Philippe Egalité, ses deux fils, sa sœur ainsi que le prince de Conti, y en séjourné quelques semaines en tant que prisonniers en avril 1793. En dépit du manque de confort, ces derniers ont su profiter de l’exceptionnel panorama.
Joseph-Elie Escaramagne, l’homme providentiel
La chapelle de Notre-Dame-de-la-Garde est devenue un bien national en 1795, et elle a été prise en location par Joseph-Elie Escaramagne. Ce dernier avait été capitaine de navire, et en 1794, il avait fourni des fusils et des canons à l’armée fédéraliste marseillaise. Raison pour laquelle il s’est réfugié à la chapelle après avoir échappé à la guillotine.
Par la suite Joseph-Elie Escaramagne avait eu une profonde dévotion pour la Vierge Marie. Il habitait à proximité, et cette dévotion lui poussait à se donner pour mission, la rénovation et la réanimation de l’endroit.
En septembre 1800 il s’adressait dans une lettre au ministre de guerre Lazare Carnot, pour lui demander l’autorisation de la réouverture du sanctuaire. Mais cette demande a été désapprouvée par Charles Delacroix, vu que le fort de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde était encore utile pour une raison stratégique, face à la guerre qui menaçait.
Ce n’est que le 4 avril 1807 que la chapelle de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde a été ouverte au public et rendue au culte, mais elle était encore vide. Escaramagne a alors acheté une statue de la vierge à l’enfant, en bois lors d’une vente aux enchères. Mais elle a été démolie après la Révolution, et le sceptre qu'elle tenait a disparu. C’est pourquoi on l’a remplacée par un bouquet de fleurs, d’où l’appellation : vierge au bouquet.
En 1837, suite à une épidémie de choléra, une nouvelle statue en argent a été réalisée, pour prendre la place de la vierge au bouquet, et cette dernière a été donnée à la Chartreuse de Montrieux, mais en 1979, elle retournait au sanctuaire de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde.
La renaissance du sanctuaire
La chapelle de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde est rouverte au culte en avril 1807. Il n’y avait que peu de travaux effectués pour le fort durant cette époque, pourtant la fréquentation de la chapelle s’accroissait régulièrement.
En 1933, la chapelle avec une surface de 150 m² a été agrandie jusqu’à 250 m². Monseigneur Fortuné de Mazenod l’a bénie en 1834.
Construction de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde actuelle
En juin 1850 le père Jean-Antoine Bernard, responsable de la chapelle de la Bonne Mère, demanda l’autorisation d’une reconstruction de la chapelle en plus grand au ministère de la guerre. Le général d’Hautpoul trouvait la demande imprécise, et invitait la commission à fournir un projet plus précis.
En avril 1851, une nouvelle demande a été adressée, elle consistait à construire une nouvelle église avec une vaste superficie comme celle des bâtiments similaires existants. Mais cela menait à ne plus disposer de bâtiment pour l’utilité militaire dans le fort.
L’architecture de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde
La basilique Notre-Dame-de-la-Garde est une architecture de style Romano-Byzantin. A l’extérieur de la Bonne Mère on peut distinguer des pierres blanches et vertes. L'extérieur s'est avéré assez très résistant dans le temps hormis les pierres vertes venant de la carrière de Florence, que l'on peut trouver sur le Dôme de Florence.
A l’intérieur de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde on peut constater dans les piliers, une alternance entre le marbre rouge de Brignoles et le marbre blanc de Carrare. Cette même alternance de couleur se trouve également dans les stucs des arcades.
En ce qui concerne la coupole de la Bonne Mère, elle est assez profonde et domine le chœur. On peut même la voir depuis l’extérieur. Pour la voûte de la nef, on peut constater qu’elle est formée de trois coupoles, mais moins profondes. On ne peut pas les voir de l’extérieur parce qu'elles sont dissimulées, qu’on aurait l’impression de voir un toit à double pente.
Les mosaïques caractérisent l’art byzantin. C’est pourquoi on en trouve beaucoup dans la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde : dans le chœur, à la voûte de la nef, dans la grande couple et même dans les chapelles latérales. Ce n’est que dans les grands murs latéraux que l’on en trouve pas.
les mosaïques dorées sont beaucoup plus privilégiées à l'intérieur de la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde. Dans la lumière elles donnent une ambiance festive, on peut les distinguer au fond de la grande mosaïque qui domine l’autel. De tesselles dorées sont pourvus à l’intérieur de la coupole. La voûte de la nef ainsi que les trois coupoles sont totalement dorées.
La restauration de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde du XXIè siècle
Avec le temps les façades et les mosaïques intérieures de la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde ont vieilli et mal restaurées après la guerre. Des grands travaux de restauration y ont été effectués en 2001, et cela a duré sept ans.
C’est l’architecte Xavier David qui a dirigé les travaux, mais il a quand même fallu quatre années d’études avant le lancement du projet de restauration.
La participation des collectivités ainsi que des dons privés de particuliers, sans oublier ceux des établissements de la région, ont permis à financer tous les travaux de la Bonne Mère.
La statue de Notre-Dame-de-la-Garde
La statue de Notre-Dame-de-la-Garde culmine au sommet de la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde. Cette statue monumentale en cuivre doré, représente la Vierge à l'Enfant, et ses 11,2 mètres font d'elle la 6ème statue la plus grande de France.
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